Approches thématiques

08 : 45
Ouverture des portes
Accueil café-croissant
09 : 15
Mot de bienvenue
NICOLE DECKER – Présidente de l’association Ecoparc, Neuchâtel Cheffe de l'Office cantonal du Logement, Neuchâtel
09 : 30
Vers des quartiers post-carbone?
EMMANUEL REY – Professeur EPFL, Directeur du LAST, Lausanne | Associé du bureau Bauart, Berne, Neuchâtel, Zurich

profil
↳ conférence

Entre sobriété, efficacité et circularité, les quartiers sont amenés à jouer un rôle central dans la régénération des territoires urbains. Dans le cadre d’une société en transition, ils permettent d’agir notamment sur de multiples dimensions liées tant à la protection du climat qu’à l’adaptation aux conséquences de ses changements.

BIOGRAPHIE
Après son diplôme d’architecte à l’EPFL, Emmanuel Rey obtient, parallèlement à sa pratique professionnelle, un Diplôme postgrade européen en architecture et développement durable décerné conjointement par l’EPFL, l’UCL, l’ENSA de Toulouse et la AA à Londres (1999), ainsi qu’un Doctorat à l’UCL (2006), récompensé par le Prix européen Gustave Magnel en 2009. Dès 2000, il intègre le bureau d’architectes et d’urbanistes Bauart à Berne, Neuchâtel et Zurich, dont il devient associé en 2004. Depuis 2010, il est également professeur à l’EPFL, où il a créé le Laboratoire d’architecture et technologies durables (LAST). En 2015, il est distingué par les Académies suisses des sciences par l’obtention du swiss-academies award for transdisciplinary research. 

10 : 00
Redirection urbaine
SYLVAIN GRISOT – Urbaniste, Fondateur de dixit.net, Nantes

↳ agence
↳ conférence

Crise climatique, effondrement de la biodiversité, pénurie des ressources… La fabrique urbaine prend soudainement conscience de ses fragilités et de ses responsabilités dans les enjeux du siècle. Alors, comment faire la ville en accord avec les limites planétaires ?

Cette conférence est le récit de cinq ans d’enquête auprès de celles et ceux qui bâtissent des territoires résilients en ces temps perturbés. Organisé autour des sept grands chantiers qui doivent nous mobiliser pour les prochaines décennies, c’est le récit de belles réussites et parfois d’échecs, dont il y a beaucoup à apprendre en termes de méthodes et d’outils. Ce sont des analyses transversales de ces expériences, comme des témoignages d’engagement, de prise de conscience et de doutes d’acteurs de la fabrique urbaine.

Une vision qui apportera des clefs de compréhension et d’action pour tous les faiseuses et les faiseurs de villes : professionnels, élus locaux, fonctionnaires territoriaux, promoteurs, aménageurs, bailleurs sociaux, étudiants… Pour les plus convaincus comme pour celles et ceux qui doutent encore. Car ces années d’enquête le démontrent, la redirection de la fabrique urbaine est aussi nécessaire que possible et heureuse. 

BIOGRAPHIE
Sylvain Grisot est urbaniste et fondateur de dixit.net, une agence de conseil et de recherche urbaine résolument engagée pour les transitions de la fabrique de la ville. Conférencier, enseignant et chercheur, il est l’auteur du Manifeste pour un urbanisme circulaire (Editions Apogée, 2021) et co-auteur de Réparons la ville avec Christine Leconte (Editions Apogée, 2022). Il invite les acteurs de la ville à faire la transition pour une ville frugale, proche, résiliente et inclusive.

10 : 30
Pause
11 : 00
Quartiers verts et vivants : vers le zéro émission avec la «ville des 15 minutes»
HÉLÈNE CHARTIER – Directrice de l’urbanisme et du design, C40, Paris

↳ organisation
↳ conférence

Les projets à l’échelle du quartier peuvent constituer un banc d’essai urbain pour tester des approches innovantes. S’inspirant des meilleures pratiques dans les villes du monde entier, le programme « Green & Thriving Neighbourhoods » définit dix points clés, dont le principe de « ville des 15 minutes » qui vise à fournir à chacun les équipements essentiels à moins de 15 minutes de marche ou vélo de son domicile, améliorant ainsi l’accessibilité et l’inclusion.

BIOGRAPHIE
Hélène Chartier est directrice de l’urbanisme et du design au sein de C40 Cities. Elle aide les villes à accélérer les politiques d’urbanisme et les pratiques de conception durables et résilientes. Elle dirige le réseau C40 Land Use Planning, le programme Green & Thriving Neighbourhoods qui aide les villes à concrétiser le concept de ville de 15 minutes, et Reinventing Cities, une série de concours permettant de réaliser des projets de régénération urbaine décarbonés et résilients dans des villes du monde entier.

Hélène a été conseillère de la maire de Paris Anne Hidalgo. Elle a également travaillé pour l’Agence d’urbanisme de Paris et le cabinet de conseil international Arup. Hélène est titulaire d’une maîtrise en sciences et ingénierie de l’École centrale, avec une spécialisation en bâtiment et génie civil. Au cours des 15 dernières années, Hélène a vécu et travaillé à Paris, Londres et New York.

11 : 30
Héritage et transformations : le quartier Saint-Vincent-de-Paul à Paris
YANNICK BELTRANDO – Architecte urbaniste, Associé fondateur ANYOJI BELTRANDO, Paris

agence
↳ conférence

Le projet du quartier Saint-Vincent-de-Paul se distingue de la première génération des écoquartiers, qui collectionnaient les labels et les innovations tout en étant très consommateurs en carbone au regard de la faible densité construite. C’est avant tout un projet de transformation de l’existant qu’il s’agit d’adapter à de nouveaux besoins à partir de diagnostics précis et de faisabilités détaillées.

Le quartier Saint-Vincent-de-Paul, se distingue aussi d’un projet urbain classique avec un plan masse figé, par la mise en place d’une démarche de projet, appelée projet-processus. C’est une démarche ouverte aux apports de la concertation et des occupations temporaires et transitoires de bâtiments et de l’espace public. C’est l’idée de travailler sur des orientations urbaines simples et évidentes qui entrent dans un récit de la transformation du site, qui laisse de la place à l’incertitude et au repentir.

D’un point de vue spatial, le projet met en mouvement le site en conservant sa trame d’espaces publics, une grande partie de ses bâtiments et de ses plantations existantes. Le nouveau quartier n’est plus le fruit d’une rupture brutale, issue de la tabula rasa ou d’une restauration patrimoniale. Ainsi cette ancienne emprise monastique puis hospitalière, s’ouvre à la ville non pas par une trame continue d’espace publics, mais par la multiplication des entrées vers ce site entièrement piéton et par une programmation attractive qui le transforme en lieu de destination. La nature déjà présente est très largement développée afin de créer des îlots de fraicheurs.

D’un point de vue architectural, le processus de conception du nouveau quartier accepte les altérations d’un site qui s’est densifié au fur et à mesure de l’évolution des besoins. Les démolitions viennent en dernier recours mais elles ne sont pas interdites. La démarche priorise le réemploi des bâtiments existants pour les réparer, les rénover, les restaurer ou les surélever. Les constructions neuves entrent en résonance avec l’existant par leur matériau ou leur mode de composition.

D’un point de vue programmatique, le nouveau quartier puise dans les valeurs du lieu – l’hospitalité et la bienveillance d’un site monastique devenu orphelinat puis la première maternité moderne de Paris – pour offrir des suppléments d’âme à ce nouveau quartier de 600 logements variés (libres ou sociaux). L’ancienne maternité qui a vue près de 400.000 naissances en moins d’un siècle, devient un bâtiment public hybride mêlant, crèche, école, gymnase, locaux d’activités, autour d’une cour généreuse ouverte à tout le quartier en dehors de heures de classes. Les cours anglaises de l’ancien hôpital sont réinvesties pour accueillir des activités culturelles, associatives ou de l’économie sociale et solidaire.

BIOGRAPHIE
Né en 1973, diplômé en architecture (1999) et en urbanisme (2000), Yannick Beltrando a travaillé une dizaine d’années à l’APUR, l’agence d’urbanisme de la Ville de Paris, sur la construction de la métropole parisienne, avec un passage de 3 ans au cabinet de Pierre Mansat, adjoint au Maire de Paris en charge de la coopération Paris-banlieue. En 2011, il fonde avec Tomoko Anyoji, son associée architecte, l’agence ANYOJI BELTRANDO. L’agence s’illustre principalement par des projets de recyclage de bâtiments anciens et de territoires urbains à Paris, Marseille, Bruxelles, Bordeaux, Rennes et Amiens. L’agence participe régulièrement à des réflexions prospectives à plus large échelle comme sur les 400km du canal du Midi (2015-2020) ou sur le département de la Seine-Saint-Denis pour 2030. L’agence mène en parallèle un important travail sur les formes urbaines et a participé à ce titre, à l’écriture des règlements du PLU (plan local d’urbanisme) de Plaine Commune (2018-2019) et du PLU bioclimatique de la Ville de Paris (2021-2023).

12 : 00
Message de la Ville de Neuchâtel
VIOLAINE BLÉTRY-DE MONTMOLLIN – Présidente de la Ville de Neuchâtel
12 : 15
Repas de midi

Démarches exemplaires

13 : 30
Flux de carbone à l’échelle du quartier : l’exemple de Praille-Acacias-Vernets à Genève
ULRICH LIMAN – Ingénieur durabilité, Collaborateur scientifique , LAST, EPFL, Lausanne

↳ site
↳ conférence

En ratifiant l’Accord de Paris sur le climat, instrument juridiquement contraignant, la Confédération s’est engagée à réduire ses émissions par rapport à 1990, de moitié d’ici à 2030 et de 70 à 85% d’ici à 2050. En 2022, Conseils national et des États intègrent au cadre légal l’objectif de zéro émission nette d’ici 2050. Cette effervescence législative questionne aussi bien les processus de planification du territoire que les paradigmes s’imposant à la conception de quartiers nouveaux ou en transition.

Or, l’objectif net zéro ne peut se satisfaire de la simple juxtaposition de solutions isolées, qu’elles soient techniques ou comportementales. Ce plafond écologique, désormais légal, intime décideurs et planificateurs à plus de transversalité, de mise en cohérence des politiques publiques : à abandonner l’approche sectorielle au bénéfice d’une approche systémique. La planification du territoire rime alors avec une conception intégrée de sorte que l’ensemble des domaines d’émissions, souvent intriqués, soient considérés dans l’optique d’une réduction massive et synergique de leur empreinte.

La planification de quartiers nouveaux ou en transition, véritables unités fonctionnelles du tissu urbain, représente une opportunité décisive de concrétiser la transition écologique vers une société symbiotique et décarbonée, garantissant le maintien des besoins fondamentaux de toutes et tous. Cette échelle nous permet de nous emparer de l’ensemble des déterminants d’un bilan carbone, qu’ils soient imputables à l’acte de construire, habiter, travailler, consommer ou de se mouvoir.

Au travers de l’exemple de Praille-Acacias-Vernets, nous verrons comment la démarche LOCUS – Low carbon urbain strategy, permet d’établir une vision exhaustive des flux de carbone à l’échelle d’un quartier et d’en dégager une stratégie jalonnant l’atteinte du net zéro. Ce cas d’étude emblématique par son ampleur, nous permettra d’aborder les questions suivantes : à quelles conditions la neutralité carbone est-elle atteignable dès 2050 ? Pourquoi une action concertée et solidaire de l’ensemble des acteurs (décideurs, constructeurs et industriels, usagers) est-elle requise ? Quelles sont les opportunités de synergies mobilisables à cette seule échelle et les péréquations à activer d’un point de vue spatial (intra-inter quartier) ou sectoriel (énergies d’exploitation, construction, mobilité, alimentation et consommation) ? L’investissement carbone consentis en faveur d’espaces publics majeurs est-il significatif, pertinent ou compensable in situ ? Dans un quartier urbain, quels sont les principaux puits de carbone : la végétation ou le bâti ? En 2050, quels seront les domaines d’émissions les plus prégnants : les énergies d’exploitation, la construction ou l’alimentation ?

BIOGRAPHIE
Ingénieur en énergétique diplômé de l’école polytechnique de l’université de Nantes, Ulrich Liman œuvre à la construction durable sur Paris, Genève puis Lausanne. Au cours des 20 dernières années, il développe SméO et accompagne la réalisation de 4’500 logements écologiques. En 2022, il rejoint le Laboratoire d’acrhitcture et technologies durables (LAST) de l’EPFL pour établir la stratégie de neutralité carbone du PAV et développer un habitat symbiotique répondant au contexte d’une société post-carbone.

Principales missions :
responsable de l’écoquartier des Plaines-du-Loup puis du projet Métamorphose, chef du bureau de développement de la Ville de Lausanne chargé d’accompagner la réalisation de 3’000 logements durables sur 20 sites. Stratégie bas carbone de la Chapelle-les-Sciers, Plaines-du-Loup, Malley gare, PAV, etc.

Crédo : concourir au développement de cadres de vie centrés sur les besoins des habitants, le lien social, le bien-être et témoignant d’une écologie ambitieuse, humaine et positive.

14 : 00
Vers un métabolisme urbain circulaire
CLAIRE SCHORTER– Architecte urbaniste, Directrice de l’agence laq, Paris, Nantes

↳ agence
↳ conférence

La ville est née d’un métabolisme urbain spécifique et circulaire1  : la campagne. C’est grâce à la performance du métabolisme agricole, ses excédents de production, que le développement des villes a pu se faire avec la diversification des échanges. 

Entre le XIXe et le XXIe siècle, l’accroissement des villes et des agglomérations entraîne une augmentation drastique des consommations d’énergie. Les distances d’approvisionnement énergétique et alimentaire sont multipliées par 16, créant une dépendance extraterritoriale très marquée, et un métabolisme linéaire : importation de matières, aliments et énergie ; exportation de déchets, effluents et carbone. Ce modèle conduit inévitablement à la dégradation de l’environnement et à l’épuisement des ressources.

La neutralité carbone visée dans les prochaines décennies nécessite dorénavant de penser la circularité du métabolisme de nos villes : déchets devenant ressources ; production locale alimentaire et d’énergie ; réemploi des bâtiments, matériaux ; respect des cycles naturels et des sols fertiles.

Par où commencer ?

En premier lieu cesser de penser un monde en expansion pour ne plus travailler qu’à l’intérieur de la ville existante, et réparer, plutôt que d’étendre, les villes malmenées par cinquante ans de conception par et pour la voiture, dissociées de leurs territoires nourriciers et naturels, afin de les rendre plus désirables aux urbains, respectueux des cycles naturels, adaptées aux climats à venir, et laissant la place au vivant.

Ensuite concevoir les quartiers à hauteur d’habitant : de « la petite histoire » aux récits stratégiques et mobilisateurs ; révélant le déjà-là par des tracés robustes et ancrés ; proposant des formes urbaines sobres, évolutives, confortables, propices aux interactions et à la pluralité des modes de vie par l’attention aux gestes de la vie courante. L’objectif est d’initier un devenir désirable et soutenable des quartiers à partir de ce pragmatisme par le bas, de ce qui fait marcher la ville au quotidien.

Enfin, prendre soin des lisières de nos métropoles. Longtemps garde-manger des villes, les ceintures maraîchères ont aujourd’hui disparu au profit des zones d’activités ou agricoles exportatrices. La ville post-carbone doit penser agriculture et ville comme un seul écosystème, où les externalités de l’une deviennent les ressources de l’autre.

BIOGRAPHIE
Claire Schorter crée l’agence d’architecture et d’urbanisme LAQ en 2013, avec la conviction que la transformation des villes doit faire face à un double défi : l’ancrage dans les cycles naturels par une culture du low tech et de la résilience ; la fabrique de quartiers compacts mais « comblants » pour ses habitants, ménageant, en contrepoint, des territoires cultivés et sauvages de moindre intensité humaine.L’agence compte aujourd’hui 15 architectes, urbanistes et paysagistes, installés à Paris et à Nantes.

Les projets de l’agence s’attachent principalement à la réparation des métropoles : réparation de quartiers monofonctionnels issus du zonage du XXème siècle (entrée de ville Nord de Rennes ; Euralens Nord ; la Bottière à Nantes) ; aménagement de friches en cœur de métropole (l’île de Nantes ; le quartier Hébert à Paris ; le quartier Gare Quatre Chemins à Pantin) ; raccord entre la ville et l’agriculture (quartier et plaine Montjean à Rungis ; quartier Plaisance à Rennes).

14 : 40
Pause
15 : 00
Réveiller l‘existant : Re-Use, Recycle, Revaluate
YVES SCHIHIN – Architecte EPFL, Partenaire Oxid Architektur, Zurich

agence
↳ conférence

Avec 6 projets actuels, une fois avortés, une fois réalisés et pour la plupart en cours de planification à Bellinzona, Zurich, Schlieren, Baar et Winterthur, ainsi qu’à l’aide des 3 attitudes architecturales pertinentes pour le climat «Re-Use, Reduce et Revaluate», Yves Schihin montrera dans son exposé ce que peut apporter l’existant si son potentiel est reconnu, comment et par quels moyens il peut être réveillé et quelles valeurs ajoutées la transformation apporte à la société post-carbone et à l’environnement. En ce sens, l’existant a besoin d’une attitude !

Re-Use signifie réutilisation : La structure existante des bâtiments doit être réutilisée chaque fois que cela s’avère judicieux. Dans un souci de préservation des ressources, elle est conservée autant que possible sous forme d’ «urban mining» et, si nécessaire, renforcée, remplacée et/ou complétée. En même temps, la réutilisation garantit l’acceptation importante du voisinage, puisque les structures connues restent en place.

Re-duce signifie la réduction des émissions : En conservant la structure porteuse existante, l’énergie grise déjà utilisée est préservée et réduit les émissions de gaz à effet de serre lors de la construction, de la démolition et de l’élimination. Parallèlement, les coûts de construction sont également réduits, car l’ensemble du gros œuvre ne doit pas être reconstruit. Grâce aux nouvelles constructions, aux aménagements et aux surélévations complémentaires réalisés systématiquement en bois, l’énergie grise et les émissions de CO2 sont également réduites. Le CO2 est même stocké dans la construction. En plus, le matériau bois est renouvelable et parfaitement recyclable et peut en outre être en grande partie déconstruit et réutilisé.

Le terme Re-valuate désigne les interventions architecturales ciblées par lesquelles nous souhaitons revaloriser l’existant et le préparer à une deuxième vie. Grâce à l’amélioration, à la transformation, au remaniement et/ou à l’extension, le bâtiment existant devient un nouvel ensemble caractéristique et porteur d’identité, qui offre une plus-value sociale aux habitants, au voisinage, au quartier et à la société.

BIOGRAPPHIE
Né en 1970 à Berne, Yves Schihin a fait son apprentissage de dessinateur en bâtiment à l’Atelier 5 après avoir suivi le cours préparatoire de l’école des arts et métiers. Il a ensuite étudié l’architecture à l’EPFL à Lausanne et à l’ETSAB à Barcelone. Il a obtenu son diplôme en 1999 auprès de Bernhard Huet, Jacques Lucan et Patrick Berger. En tant que jeune architecte, il a travaillé chez Ruisanchez-Vendrell arquitectos à Barcelone et chez GWJ Architekten à Berne, avant d’entrer chez burkhalter sumi architekten en tant que chef de projet à partir de 2000. Il est devenu partenaire en 2006 et a dirigé le bureau pendant 11 ans à partir de 2009 avec Marianne Burkhalter et Christian Sumi en tant que copropriétaires. Lorsque les deux associés plus âgés ont quitté le bureau, il a fondé avec Urs Rinklef 2020 Oxid Architektur afin de se concentrer sur les thèmes urgents de notre époque ; le climat et la société. Yves Schihin est depuis des années un expert reconnu en matière de durabilité, de traitement de l’existant et de construction en bois. Outre de nombreux projets réalisés, il a supervisé deux recherches appliquées sur le thème de la construction en bois et, depuis 2018, il est chargé de cours dans le cadre du cursus «überholz» à l’université de Linz. Il s’occupe depuis des années de divers projets de diplômes dans les universités et fait office de critique invité. En outre, il est membre de nombreux jurys depuis des années.

15 : 30
Le XL-M-S du post-carbone
RAPHAËL MÉNARD – Architecte et ingénieur, Président d’AREP, Paris

↳ organisation
↳ conférence

Le XL-M-S du post-carbone est un court manifeste rétroscalaire. Clin d’œil au « Powers of Ten » des Eames, cette intervention présentera quelques correspondances entre théorie et pratique, entre réflexions théoriques et projets, et ce, par des zooms spatiaux successifs. Cette intervention tentera d’illustrer la variabilité des enjeux post-carbone selon les échelles, la diversité des traductions notamment à travers la démarche EMC2B, canevas pour rendre le post-carbone opérationnel. Cette métrique permet d’apprécier les cinq transitions que tout projet doit porter. A travers quelques valeurs, nous recensons la quantité de matières utilisées et leur origine (matière) ; les émissions de gaz à effet de serre (carbone), consommations et production d’énergie (énergie), albédo (climat) ou encore le nombre d’arbres conservés ou plantés (biodiversité). 

Ainsi, en commençant par la grande échelle (XL), les problématiques de séquestration (pour l’atténuation carbone) et la pluralité des vulnérabilités (adaptation) seront mis en avant, par une mise en relation entre le texte « Petits Pays Renouvelables » et quelques missions d’AREP au Luxembourg, à Genève, à Annecy ou encore à Dax. A échelle intermédiaire (M), nous convoquerons les travaux relatifs à l’atlas bioclimatique des gares parisiennes, à la requalification en cours de la gare du Nord et à la réinvention de la gare post-carbone ; nous mettrons en avant les questions relatives à l’urbanisme et à l’architecture low-tech (Urbalotech), l’intégration des énergies renouvelables, ou encore les enjeux de réduction d’effet de d’ilot de chaleur urbain par l’albédo (« L’adaptation esthétique ») et la végétation (« rues aux écoles »). Enfin, pour conclure, la petite échelle (S), celle de la micro-architecture (prototype adiabatique au Vietnam), du design (la Plato, véhicule intermédiaire) est aussi celle de la massification et de la rapidité de déploiement pour rentrer définitivement dans une ère post-carbone.

BIOGRAPHIE
Raphaël Ménard est président d’AREP, agence d’architecture pluridisciplinaire, basée en France, en Suisse et en Asie. Architecte DPLG, ingénieur de l’Ecole Polytechnique et des Ponts et Chaussées, Raphaël Ménard a théorisé sa pratique dans de nombreuses publications, dont sa thèse « Énergie, Matière, Architecture » (2018). En tant que praticien, il a développé plusieurs innovations dans le champ des énergies renouvelables et du design. Depuis 2013, il enseigne au sein du DPEA Architecture Post-Carbone, une formation de troisième cycle qu’il codirige à l’École d’architecture de Paris-Est. En 2015 et 2016, il est professeur invité à l’EPFL. Raphaël Ménard contribue régulièrement à de nombreux articles et ouvrages (Local Energy Autonomy, Matière grise, La beauté d’une ville, etc.). En 2023, il est le commissaire scientifique d’« Energies légères » et auteur du catalogue de l’exposition au Pavillon de l’Arsenal, à Paris.

16 : 00
Synthèse de la journée
EMMANUEL REY – Professeur EPFL, Directeur du LAST, Lausanne | Associé du bureau Bauart, Berne, Neuchâtel, Zurich
16 : 20
Fin du Forum